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Florence thepot, 

LECTURER

UNIVERSITY OF GLASGOW

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Florence Thepot est chargée de l'enseignement "Law and economics of competition" au sein du Master DERE. L'objectif de ce cours est d’examiner certaines questions relatives à la politique de la concurrence et s'engager de manière critique sur des sujets d'actualité. Le format d'enseignement combine des présentations et des exercices centrés sur l'étudiant, notamment des discussions de groupe et des débats.

  • Quelle formation universitaire avez-vous suivi ?

 

J’ai étudié à Sciences Po Strasbourg, filière Economie et Entreprises (la formation était de 4 ans à l’époque) avant d’effectuer un Master en études économiques européennes au Collège d’Europe à Bruges.  J’y ai suivi un programme interdisciplinaire intitulé ‘droit européen et analyse économique’ où j’ai découvert le droit de la concurrence. J’ai ensuite entrepris une thèse en droit de la concurrence à University College London.

  • Pourriez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?

 

Suite à l’obtention de ma thèse j’ai effectué une année de recherche postdoctorale à l’institut Max-Planck pour l’innovation et la concurrence à Munich. Depuis 2015 je suis enseignant-chercheur en droit de la concurrence à l’Université de Glasgow (en disponibilité/congé parental en 2019). En parallèle de ma formation universitaire, j’ai eu la chance d’avoir des expériences professionnelles au sein de la Commission européenne (marchés publics), et du département concurrence du cabinet d’avocat Linklaters (Londres).

 

  • Quels sont les apports de votre formation à Sciences Po Strasbourg dans votre parcours professionnel ? Est-ce que la formation de Sciences Po Strasbourg s’est révélée être un atout ?

 

Une formation interdisciplinaire de qualité qui m’a permis de construire un profil et un projet de carrière au gré de mes intérêts et découvertes (en l’occurrence droit européen et économie/finance…le droit de la concurrence s’est révélé être la combinaison parfaite !). L’année Erasmus à Londres (Royal Holloway) m’a aussi ouverte sur le système universitaire britannique. J’ai donc réitéré pour mes années de doctorat…. La formation Sciences Po a été bien évidemment un atout majeur pour la suite de mon parcours ; même si la formation (à l’époque !) n’était pas forcément connue partout à l’étranger.

  • Qu’est-ce qui vous a motivé à intervenir dans le master DERE ? Quel en est l’intérêt, pour vous ?

 

Plus de 10 ans après la fin de mes études à Strasbourg c’est un réel plaisir d’intervenir dans le master DERE ; cela permet de garder un pied dans l’enseignement supérieur en France ; et à Strasbourg (ma ville natale). La dimension interdisciplinaire de ce cours ; devant une audience elle-même interdisciplinaire (comprenant aussi les étudiants de DIEA de la faculté de droit) est un réel atout. C’est aussi un privilège d’enseigner à des étudiants de ce niveau d’études et d’excellente qualité ; et dans de si bonnes conditions ! (petit effectif etc).

  • Quels sont les objectifs de votre cours « Law and Economics of Competition » ?

 

Le but de ce cours est d’aborder la concurrence dans une perspective interdisciplinaire et thématique. La plupart des étudiants ayant déjà suivi un cours de droit de la concurrence ; le but est d’approfondir certaines thématiques particulièrement intéressantes et d’actualité (par ex : récentes affaires Google et impliquant d’autres géants du numériques ; concurrence et thématiques de société ; affaire Siemens/Alstom etc).

L’approche thématique est accompagnée d’une discussion générale des concepts économiques clés ; et du cadre juridique encadrant les principales pratiques (ententes, accords verticaux, abus de position dominante, contrôle des concentrations etc). Les étudiants découvrant le droit de la concurrence ont donc aussi un panorama plutôt complet. L’aspect thématique permet une approche interactive : discussion d’articles etc. lus au préalable par les étudiants. Enfin, il semble intéressant pour les étudiants de suivre un cours en anglais (même si l’anglais n’est pas ma langue maternelle…!) avec un maximum de contribution à l’orale.

  • Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux étudiants pour qu’ils puissent appréhender au mieux votre cours de droit de la concurrence en anglais ?

 

Le cours a vocation interactive ; et suppose un engagement personnel des étudiants en amont de chaque séance (liste de lecture etc). L’intérêt du cours pour tous est donc fondé sur la bonne contribution des étudiants ; et autant que possible je cherche à favoriser les discussions de groupe et échange d’idées… dans une atmosphère conviviale ! Je suis ravie aussi de discuter avec les étudiants de leurs projets professionnels ; en France ou à l’étranger.

  • Après avoir enseigné à l’Université de Glasgow, quels sont, pour vous, les différences en termes d’enseignement entre la France et l’Écosse ?

 

Sans présumer des méthodes d’enseignement en France à l’heure actuelle (et qui varient d’une discipline à l’autre) - la particularité du système britannique, telle que je l’ai vécue, est l’accent mis sur l’ ‘apprentissage actif : les lectures obligatoires font tout autant partie du cours que le contenu des séances de cours. Il faut préciser que l’étudiant britannique en droit a en moyenne une 10aine d’heure de cours par semaine. Il y a donc plus d’espace qu’en France pour le travail personnel. Aussi, l’accent est mis sur une approche plus critique et plus interactive. Il faut dire que les effectifs d’étudiants par classes sont différents. Cela joue énormément sur les possibilités d’interactions. 

  • Avez-vous ajusté votre méthode d’enseignement suite à votre expérience dans le système anglo-saxon ?

 

En tant qu’étudiante Erasmus au Royaume-Uni il y a longtemps de cela,  j’ai été un peu bousculée par le style d’enseignement anglo-saxon ; cela m’a semblé très intéressant mais parfois peu cadré. Avec le recul, je trouve que, si les conditions le permettent, l’apprentissage actif est particulièrement bénéfique pour les étudiants. Surtout au niveau Master… ! Que ce soit en France ou à Glasgow, j’essaye ainsi d’adopter une combinaison du style d’enseignement classique (mené par moi-même ; avec support visuel) ; et apprentissage actif (discussions de groupe ; cas pratiques etc) dans lequel j’agis plutôt comme facilitatrice.  Je suis attachée aux listes de lecture (bien que cela pose un problème récurrent d’engagement des étudiants !) ; les étudiants apprennent à être sélectifs et stratégiques dans leur travail, et cela favorise une analyse critique d’un thème donné.

Entretien recueilli en novembre 2019

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