LES ANCIENS DU MASTER TÉMOIGNENT...
Je pense également que l’acquisition du statut d’avocat est intéressant dans la mesure ou il n’ouvre pas seulement la voie à une carrière en cabinet mais permet également d’accéder – peut être plus facilement – aux missions juridiques qu’accomplissent les autorités de régulation ou les institutions de l’Union Européenne par exemple. C’est, en second lieu, cette mobilité dans la fonction et les différentes perspectives de carrière qu’elle suppose qui m’ont encouragé à passer l’examen. Les élèves avocats sont d’ailleurs amenés à s’interroger sur ces différentes perspectives professionnelles durant leur cursus puisque les Ecoles prévoient deux stages obligatoires de six mois chacun : l’un en cabinet d’avocat et l’autre dans une entreprise, une juridiction, une institution, une collectivité territoriale ou un cabinet étranger. Cette année de stage me semble être un moyen avantageux pour déterminer son orientation professionnelle en explorant plusieurs des fonctions qu’offre le statut d’avocat. De plus elle permet d’entrer dans le monde professionnel, d’y explorer plusieurs milieux et de s’y faire des contacts variés.
Autre point qui me semblait important, les étudiants admis à l’examen peuvent différer leur entrée d’un an dans l‘Ecole - ce qui peut se révéler utile pour ceux qui nourrissent un projet particulier, l’envie de commencer un master 2 ou simplement celle de voyager un peu après six mois de préparation intensive. Ayant été admise à l’examen je peux désormais affirmer que les connaissances et méthodes de travail acquises en DERE m’ont beaucoup aidé à réussir. En effet, les modalités d’examen d’entrée en Ecole d’avocats permettent aux candidats de choisir une matière de spécialité parmi de nombreuses options dont le droit public des activités économiques. La matière de spécialité est dotée d’un coefficient 2 c’est à dire autant que les épreuves de droit des obligations et de procédure réunis. Nul besoin de préciser qu’après avoir suivi les cours de droit public économique de Monsieur Eckert durant un an et partagé avec lui son analyse des jurisprudences récentes ou fondatrices de cette branche du droit, les anciens DERE partent avec un bagage de connaissance non négligeable.
Qui plus est, le master DERE m’a permis de préparer d’autres matières de cet examen. En offrant la possibilité aux étudiants de choisir une matière optionnelle issu d’autres master 2 il m’a permis de suivre les cours de « droit administratif » du master 2 contrats et marchés publics délivré par Monsieur Waschmann. Cette option étant composée d’une partie de droit administratif et d’une partie de contentieux administratif, j’ai commencé à préparer les révisions de ces deux matières que j’ai ensuite passées à l’oral pour la première et à l’écrit pour la seconde.
Cette légère avance prise sur la préparation de l’examen m’a permis de me concentrer d’avantage sur le droit des obligations dans la première partie de mes révisions, matière que je n’avais plus étudié depuis ma deuxième année de licence. Ayant privilégié l’étude des matières de droit public durant mes années universitaires, le droit des obligations (matière obligatoire de l’examen) a constitué la partie la plus difficile de mes révisions. Cependant, celle ci n’est affectée que d’un coefficient 1 et peut être aisément compensée par de bonnes notes en procédure (coéf. 1) et en droit public des activités économiques (coéf. 2). Ainsi elle ne doit pas décourager les étudiants au cursus publiciste.
Concernant une autre modalité de cet examen il faut savoir que les étudiants ont le choix de s’inscrire dans l’Institut d’Études Judicaires de leur choix et ainsi de déterminer la ville dans laquelle ils souhaitent passer l’examen. Pour ma part j’ai choisi de le passer auprès de l’Institut d’Études Judicaires de Strasbourg pour plusieurs raisons, la principale étant que j’ai étudié dans cette ville durant mes cinq années de droit. Evidemment attachée à cette Université, j’avais également déjà suivi les cours de plusieurs des professeurs ayant la charge de choisir les sujets et de corriger les copies de certaines matières de l’examen. Sans pouvoir réellement me prononcer sur le rôle que cela à pu jouer, j’ai cependant considéré qu’il était avantageux d’avoir déjà suivi les cours de ces professeurs et de connaître leurs façons d’appréhender les matières, leurs points de vu sur certains thèmes ou sur certaines jurisprudences, les points sur lesquels ils insistaient le plus et à l’inverse ceux qu’ils n’abordaient que peu et bien sur, pour avoir déjà été confronté à leurs notations, leurs principales attentes.
En conclusion, cet examen est accessible à la sortie du master 2 DERE et permet d’accéder à des Ecoles conjuguant études et vie professionnelle qui débouchent sur l’acquisition du statut d’avocat – un métier aux orientations diverses.
Diplômée du master 2 DERE en 2013, j’ai passé l’examen d’entrée à l’Ecole Régionale des Avocats du Grand Est après mon stage de fin d’études. J’ai choisi de passer cet examen en premier lieu car le métier d’avocat m’a toujours beaucoup attirée. Au fil de mes études en droit cet objectif m’a semblé être en cohérence avec les connaissances et compétences que m’ont transmises la faculté de droit puis l’Institut d’Etudes Politiques.
Nastasia Pousse
Le concours d'avocat
Maud Duvernet de Boscq
Les masters of law à l'étranger (LL.M)
Diplômée du master DERE parcours double diplôme avec la FU de Berlin en 2013, j’ai décidé de poursuivre mes études à Londres au sein du LL.M in Competition Law à King’s College.
Plusieurs raisons m’ont amené à choisir ce Master. Tout d’abord, l’envie de repartir à l’étranger. Après un an d’échange Erasmus à Rome et six mois à Berlin, j’avais très envie d’étudier un nouveau système juridique, d’améliorer ma pratique de l’anglais et de vivre encore une fois cette expérience unique que représentent les études dans un autre pays. De manière plus pragmatique, je savais que les cabinets d’avocats privilégient les « doubles parcours » dans leur recrutement (Sciences Po/Ecole de commerce/LL.M et droit). Un LL.M me permettait donc d’enrichir mon CV.
Le parcours d’admission au sein d’un L.LM est long et exigeant. En effet, il faut traduire l’ensemble de ses relevés de notes, obtenir des lettres de recommandation de ses professeurs, atteindre un excellent score à un test d’anglais (TOEFL/IELTS) et avoir un bon dossier scolaire. Les universités anglo-saxonnes accordent également beaucoup d’importance aux activités extra-scolaires et associatives. Les inscriptions ouvrent très tôt (dès octobre pour certaines universités) et l’admission en « rolling basis » exige de s’y prendre suffisamment à l’avance.
A la suite du master DERE, mon choix s’est naturellement porté vers des universités européennes, qui me permettaient d’approfondir le droit économique européen. King’s College jouissant d’une excellente réputation en droit de la concurrence, c’est finalement dans cette université que j’ai décidé de finaliser mon inscription.
La grande variété des cours permet de construire son parcours « à la carte ». Personnellement, j’ai choisi de suivre les matières de droit européen de la concurrence, droit anglais de la concurrence et aides d’Etat. A cela s’ajoute la réalisation d’un mémoire. Les méthodes d’enseignement anglaises diffèrent totalement du système français, et bien que le nombre de matière à choisir puisse sembler faible, la quantité de travail est considérable. En effet, les étudiants doivent effectuer de nombreuses lectures avant le cours afin d’arriver en classe parfaitement préparés. Le cours est ensuite un approfondissement de la matière et exige une grande participation orale des élèves. Cette méthode particulière donne à mon avis tout son intérêt à la poursuite d’études en LL.M. En effet, les professeurs estimant que les élèves connaissent déjà le cours, ils approfondissent vraiment la matière dans ses plus petits détails. Il est également demandé aux élèves de prendre position dans leurs copies, ce qui ne se fait absolument pas en France. Or, être capable de donner son avis exige d’avoir connaissance des différentes doctrines juridiques et d’une large jurisprudence. Par conséquent, j’ai n’ai à aucun moment eu l’impression de « répéter » des choses que je connaissais déjà.
De plus, les meilleures conditions d’études sont réunies : nombreuses salles informatiques, une immense bibliothèque, des professeurs très proches de leurs élèves, l’attribution d’un tuteur pour l’année, un grand nombre de conférences réunissant les meilleurs experts, un service carrières entièrement dédié aux étudiants en droit...
Le LL.M complète parfaitement le master DERE puisqu’il permet d’avoir une approche comparée du droit et de s’enrichir des connaissances des autres étudiants venant de tous les pays.
Marc Zimmer
Les masters complémentaires
Les connaissances acquises lors du Master Droit de l’Economie et de la Régulation en Europe sont hétérogènes et complètes, mais la réalisation d’un second Master II peut également être envisagée afin de compléter votre formation juridique dans un domaine complémentaire. En effet, de nombreuses formations vous permettent d’approfondir certains aspects du droit public des affaires, du droit de la concurrence ou du droit de la régulation.
La réalisation d’un second Master II vous permettra d’arguer lors de vos entretiens de compétences polyvalentes, et donc de la faculté de répondre aux problématiques variées afférentes à un dossier juridique. Néanmoins, le Master DERE est complet dans les domaines sur lesquels ils portent. Un second Master II dans le domaine assez général de la concurrence ou du droit public des affaires n’est donc pas susceptible d’apporter une plus-value à votre CV, et suscitera des interrogations auprès des potentiels recruteurs.
Privilégiez des formations substantiellement différentes mais qui sont susceptibles de présenter un lien avec votre parcours universitaire, tel qu’un Master II en droit de la propriété intellectuelle, un Master II en droit des télécommunications si vous souhaitez approfondir vos connaissances dans ce secteur régulé, ou encore un Master II en droit de la construction. Mon choix personnel s’est porté sur ce dernier Master, qui présente l’avantage de me faire découvrir des matières totalement nouvelles, tout en étant directement lié au droit public des affaires qui est une composante essentielle du Master DERE.
La double spécialisation n’est cependant pas plus avantageuse que l’obtention d’un unique Master II dans certains cas. Par exemple, l’exercice du métier d’avocat nécessite des compétences larges dans de nombreux domaines du droit et justifie un second Master II, tandis qu’un poste au sein de la DG Competition de la Commission européenne dans un secteur ciblé, tel que les aides d’Etat, ne suppose pas d’autres formations particulières.
De plus, il est déconseillé de réaliser un second Master II si vous ne savez simplement pas quel parcours suivre après le Master DERE : insertion professionnelle directe, concours (CRFPA, Concours TA, Ecole de commerce..), second Master II ? En tout état de cause, les expériences professionnelles sont mieux appréciées par les employeurs qui les considèrent comme plus formatrices, et vous fourniront des opportunités de trouver un premier emploi.
Finalement, un second Master II ne peut s’avérer avantageux que si vous êtes capables de justifier votre choix lors d’entretien professionnel. Cohérence et complémentarité sont les maîtres mots dans le choix d’une seconde spécialisation.